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Jeux paralympiques 2024 : Sophie Caverzan, du foot amateur au taekwondo en trois ans

Quand Sophie Caverzan va fouler le tapis de taekwondo installé au Grand Palais, à Paris, vendredi 30 août, l’émotion va étreindre cette sportive amatrice, qui n’avait jamais pratiqué cet art martial coréen avant 2021. La jeune femme de 29 ans rêvait certes de faire les Jeux paralympiques, mais elle « ne savait pas dans quel sport ».
Basketteuse pendant dix ans, puis footballeuse de niveau régional, cette Toulousaine avait toujours pratiqué le sport avec les valides, malgré une malformation de naissance au bras gauche. « Il me manque l’avant-bras, cela fait un petit truc bizarre avec un doigt au bout, explique-t-elle avec humour. Je l’appelle le petit bras ou bob. C’est mon copain. »
C’est une publicité, sur Facebook, pour le programme de détection de nouveaux athlètes, La Relève – lancé en 2019 par le Comité paralympique et sportif français –, qui a servi de déclic. « Je me suis inscrite sur Internet et ma vie a complètement changé. J’étais partie pour avoir une vie classique, acheter une maison, avec un boulot stable… Je l’ai vécu comme une aventure et une opportunité de vivre mon rêve d’enfant de faire du haut niveau », raconte-t-elle.
En pleine pandémie de Covid-19, elle passe d’abord un entretien de motivation à distance. On l’envoie faire un test en para taekwondo dans un petit club situé à Lagardelle-sur-Lèze, à 30 kilomètres au sud de Toulouse. Finalement, le responsable fédéral du para taekwondo la convoque à Paris pour une semaine de stage. « C’était super dur physiquement, se remémore-t-elle. Je faisais du foot deux fois par semaine et c’est tout. »
Le coup de cœur est immédiat. « J’ai adoré le jeu de stratégie avec l’adversaire, explique-t-elle. Il faut mettre l’autre dans le vent, comme aux échecs. Et en même temps, c’est la bagarre. » Au retour, elle s’accroche à sa nouvelle vocation, continue de s’entraîner dans son club mais ne s’inscrit à aucune compétition pendant deux ans. Difficile pour cette assistante de formation en CDI de tout lâcher sans aucune garantie financière : « Je devais poser des congés pour m’entraîner à l’Insep [Institut national du sport, de l’expertise et de la performance]. Financièrement, c’était impossible. »
Tout change, en 2023, lorsqu’elle obtient une convention d’insertion professionnelle pour sportif de haut niveau. « Je garde mon salaire et je cumule pour la retraite. L’Agence nationale du sport finance mon temps de détachement », explique-t-elle. La première année, elle partage à 50 % son temps entre son travail et sa carrière sportive. Depuis mars, elle se concentre à temps plein sur la préparation paralympique.
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